**** Les Choses terrestres, par Jean-François Beauchemin

Troisième tome d’une trilogie (ce n’est pas nécessaire d’avoir lu les deux premiers tomes pour apprécier), le roman Les Choses terrestres séduit d’abord par le parti-pris de l’auteur de ne garder que le côté positif de la vie. Jules souffre d’une maladie inconnue : le seul remède à son mal sont des cures de beauté. Donc, son frère et sa femme, les amis, les voisins, tous s’efforcent de ne se consacrer qu’aux choses essentielles de la vie.

Il n’y a donc dans ce roman ni mesquinerie, ni petitesse, si ce n’est celle de Dieu, ce sans-cœur qui ne répond pas aux suppliques. Et on se laisse séduire par ces bons sentiments (c’est si rare!) et par une langue métaphorique tout à fait délicieuse.

Beauchemin, Jean-François. Les Choses terrestres, Éd. Québec Amérique, 2001, 281 p.

**** La Pluie, avant qu’elle tombe, par Jonathan Coe

Trois générations de femmes que lient de lourds secrets. Le propos n’a rien de nouveau. Ce qui rend ce livre si attachant, c’est le procédé utilisé par l’auteur. Car l’histoire nous est racontée par une femme sur le point de mourir, qui enregistre son récit sur cassettes, à partir de vingt photos qu’elle a sélectionnées. Le tout est adressé à Imogen, dont nous découvrirons l’identité beaucoup plus tard.

Entretemps, la narratrice nous aura décrit avec beaucoup de détails les lieux, les personnages, les événements, et ce à partir de l’exode massif des enfants vers les campagnes anglaises au cours de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui.

Très beau roman qui nous rappelle que les blessures de l’enfance ne se cicatrisent pas.

Coe, Jonathan. La Pluie, avant qu’elle tombe, Gallimard, 2009, 256 p.