**** Amsterdam, de Ian McEwan

Il est de ces livres qu’on lit d’une traite tellement ils sont fascinants. Amsterdam est de ceux-là. Pourtant, l’histoire est de prime abord assez banale. En effet, qu’ont en commun Clive, le compositeur de renom, Vernon, le rédacteur en chef d’un quotidien en perte de vitesse et Julian, le ministre des Affaires étrangères? Ils ont tous été amants de Molly, la défunte. Et les deux premiers haïssant copieusement le troisième, ils profiteront de la complicité du mari trompé pour exercer une vengeance implacable. Mais voilà : le destin s’amuse parfois à jouer de biens mauvais tours.

C’est avec brio que l’auteur construit son intrigue et le dénouement nous laisse pantois. À cela s’ajoute une touche d’humour toute britannique, bien utile pour compenser la petitesse des personnages. Cette satire de la société contemporaine a reçu le Booker Price en 1998.

McEwan, Ian. Amsterdam, Éditions Gallimard, 2001, 196 p.

***½ Le Hussard, d’Arturo Pérez-Reverte

Andalousie,1808. Le jeune hussard Frédéric Gluntz rêve de s’illustrer lors de sa première grande bataille. Ne fait-il pas partie de la glorieuse armée de l’Empereur? Et comment ne pas mépriser ces Espagnols monarchistes et catholiques, si peu ouverts aux nouvelles idées?

Chaque chapitre nous amène vers l’affrontement tant désiré. Le roman prend alors vraiment toute sa mesure : exit les beaux habits et l’éclat du sabre vibrant; place au sang, à la douleur, à l’horreur. Ce premier roman de Perez-Reverte, réédité après vingt-cinq ans passés dans l'oubli, laissait déjà entrevoir l’immense talent de celui qui nous a donné depuis Le peintre de batailles ainsi que Le tableau du peintre flamand.

Pérez-Reverte, Arturo. Le Hussard, Paris, Seuil, 2005, 192 p.