****½ Champagne, de Monique Proulx

Ce roman prouve, une fois encore, que Monique Proulx est une très grande auteure. Délaissant le milieu urbain, elle plante son décor en «champagne, », terme désignant au Moyen Âge tout territoire s’étendant hors de la ville. Mais la nature ici est plus qu’un simple décor : elle est personnage, au même titre que ces humains qui la côtoient et la vénèrent.

La forme est aussi exceptionnelle. Chaque chapitre met l’accent sur un personnage et se termine en introduisant le suivant. Chacun d’eux vit des tourments ; certains ont des passés très lourds. Comme toujours chez Monique Proulx, ils sont hors du commun, excessifs, et pourtant, on y croit. Une grande auteure, vraiment !

Proulx, Monique. Champagne, Montréal, Boréal, 2008, 391p.

***½ Ce qu’il faut pour vivre, de Benoit Pilon

Malgré quelques longueurs, il s’agit d’un très beau film. On ne peut qu’être touché par ce chasseur inuit transplanté dans un sanatorium de Québec. Rien ne l’avait préparé à ce choc : que ce soit les maisons de la Grande-Allée, les arbres du parc, la baignoire ou la nourriture, rien ne ressemble à ce qu’il connaît et sa solitude est totale. Jusqu’au jour où un jeune malade parlant sa langue brise son isolement.

Ce que l’on apprécie ici, c’est la profonde humanité que le réalisateur a su insuffler à son film. Pas d’esbroufre, pas de dialogues inutiles : tout passe par le regard de ce grand interprète qu’est Natar Ungalaaq.

Avec l’extraordinaire Natar Ungalaaq, bien soutenu par Éveline Gélinas et le jeune Paul-André Brasseur.
Ce qu'il faut pour vivre représentera le Canada aux Oscars 2009.